Calliphanie

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Petit guide pour choisir son papier pour la calligraphie

Le papier est un outil de calligraphie à part entière et il a autant d’importance que la plume et l’encre. Peu importent vos efforts, si vous n’écrivez pas sur du papier adapté, vos progression sera freinée et le résultat ne sera pas à la hauteur de vos espérances. Voici tous les détails techniques à connaître pour choisir du bon papier !


Lorsqu’on débute en calligraphie, on a tendance à se soucier de chercher la plume parfaite. Vous savez, celle qui va avec l’encre parfaite et qui se glisse parfaitement dans le super joli porte-plume qu’on vient d’acquérir fièrement ! On pense avoir trouvé le trio gagnant, on se met à écrire, et là… le papier n’absorbe pas assez, ou peut-être trop… la pointe de la plume reste accrochée dans les fibres du papier et on se retrouve avec une grosse éclaboussure… Bref, c’est le drame !

Mais alors, c’est quoi, un bon papier pour la calligraphie ?

Le choix d’un bon papier doit se baser sur 4 critères :

  • Le grammage :

    Le grammage est l’unité qui détermine la masse surfacique d’un papier et se compte en en gsm2 (grammes par mètre carré). Sous cette définition barbare se cache un concept simple : si vous avec une feuille d’un mètre carré avec un grammage de 80 gsm, votre feuille pèse alors 80 grammes. C’est simple, non ?! Pour la pratique de la calligraphie, je choisis des papiers d’un grammage au-moins égal à 80. Pour référence, le papier basique pour imprimante est en général de 70 gsm tandis qu’un bon papier aquarelle aura un grammage de 300 gsm et que certains papiers calques atteignent à peine 30 gsm. Quoi qu’il en soit, plus le grammage est important et plus le papier sera robuste !

    Astuce : Ne pas confondre le grammage avec l’épaisseur. Un papier peut avoir l’air épais et pourtant avoir un grammage moindre. Si vous ne me croyez pas, prenez l’exemple du carton. Un carton de vin, par exemple, a en général un grammage d’environ 140 gsm. Il est pourtant bien plus épais q'u’une feuille de papier aquarelle qui en fait 300 !

  • La texture :

    Quelle est la différence entre une feuille de papier pour imprimante et une feuille de papier de chanvre faite à la main ? Le papier peut être bien lisse au toucher (comme par exemple le bristol, le papier photo ou le papier pour imprimantes laser) ou, au contraire, poreux, fibreux ou rugueux (comme certains papiers krafts, naturels ou recyclés). Il faut tenir compte de la texture du papier et des propriétés de la plume qu’on compte utiliser pour choisir son papier. Une plume extra-fine, très pointue sur du papier très fibré vous réservera bien des surprises !

    Astuce : Si vous débutez, plus le papier sera lisse et plus il sera simple d’écrire dessus.

  • La finition, le couchage :

    Fabriquer du papier est tout un art, nous y reviendrons, et les finitions varient en fonction de l’utilisation prévue. Pour faire bref, une finition peut par exemple être l’ajout d’agents chimiques ou naturels dans le but de rendre le papier plus blanc, ou alors lui conférer des qualités spécifiques de brillance ou de douceur. La finition qui nous intéresse le plus ici est le couchage. Un papier couché est un papier auquel on a ajouté une fine couche de produits minéraux permettant de compenser sa porosité et/ou son imperméabilité. Pour calligraphier à la plume et à l’encre, il faut trouver le juste milieu. La majorité des encres baveront sur un papier non couché, tandis qu’à l’inverse, un papier très couché ou pelliculé (papier photo, par exemple) aura du mal à absorber l’encre qui mettra alors des heures à sécher.

    Astuce : Si vous achetez votre papier dans une papeterie ou chez un petit fabricant, demandez si vous pouvez obtenir un échantillon afin de faire quelque test avant d’acheter un papier que vous ne connaissez pas en grande quantité.

  • Le format, la taille

    On a tendance à voir petit quand on débute. Pourtant, pratiquer sur une feuille d’un format A4 minimum permet d’avoir de l’espace pour improviser. C’est d’autant plus important lorsqu’on pratique sur un carnet et non sur feuille libre. Si on choisir un format trop petit, on a toujours un bout de main qui cogne au bord du carnet et cela devient vite très irritant ! Si vous comptez travailler à la réalisation d’un oeuvre que vous comptez archiver ou offrir, prévoyez sur une feuille bien plus grande que ce dont vous avez besoin, vous pourrez toujours la rogner plus tard si nécessaire mais si vous décidez soudainement de “voir les choses en grand”, vous ne serez pas bloqué par la taille de votre feuille.

    Astuce : Investissez dans un massicot pour couper vous-même votre papier aux dimensions qui vous conviennent. Vous ferez tout plein d’économies !

J’espère que cela vous aura éclairé un peu. Si vous voulez en savoir davantage sur le papier, laissez-moi un petit commentaire et je me ferai un plaisir de vous répondre.